Octobre 2022 - La Lettre d’Amélie n°17 :
EN AQUITAINE

La musique de la région pour accompagner votre lecture :



Lundi 17 Octobre 2022

Cher ami voyageur,

Avec l’Auvergne, l’Aquitaine me renvoie naturellement à Compostelle. Un autre territoire que j’aime à parcourir à fleur d’âme, ressentant ici la puissance des éléments de ce pays des eaux (littéralement dérivé du latin Aqua) inscrit entre côte atlantique, forêts landaises et chaîne des Pyrénées… pressentant là combien il est des territoires qui se prêtent plus facilement peut-être au pèlerinage.

Du Périgord au Pays basque, j’allais le découvrir en l’an de grâce 2003, dans toute sa diversité, plongeant dans les délices de l’ostréiculture autant que de la viticulture.  

Prêchant là encore pour une approche silencieuse, qui invite à s'y rendre en pèlerin : les grottes, que je n'ai pas fini d'explorer et qui recèlent toute la beauté souterraine de notre Terre mère, les craintes et la foi conjuguées de l'Homo Sapiens. 

                M'accompagnez-vous en bulle de savon ?           

Embarquement immédiat, toujours en compagnie d'Olivia Colboc… en musique, avec à l'heure où je pose cette introduction, une franche curiosité pour ce qui l'inspirera en cette terre si diverse. Sur quel paysage posera-t-elle son attention ? Dans quelle anfractuosité nous rejoindra-t-elle peut-être ?


Photo : Eva Bigeard

La musique d’Amélie, propice au voyage, nous vous la partageons en outre avec émotion : http://www.voyageinterieur-enfrance.com/#musique


EXTRAIT du voyage en Aquitaine

« Bienvenido en Navarra ! »
Après une nuit passée dans un petit gîte d’étape de Saint-Jean-Pied-de-Port, tout au bord de la route, je quitte au petit matin l’Iparralde, le Pays basque côté France, pour cheminer vers l’Hegoalde, de l’autre côté de la frontière. De Saint-Jean, aperçu dans sa muraille de grès rose, j’aurai martelé les rues pavées en grimpant vers la citadelle, passé le petit pont de pierre qui relie la rue d’Espagne à la ville. Saint-Jean qui, en cette nuit étoilée, m’apparaîtra – peut-être à jamais – teinté de magie. De-Port comme un suffixe, ajoute encore à l’énigme. Où donc est le port dans ce paysage de montagne ? J’aurais davantage compris Pied-de-Porc, mais j’apprendrai par la suite l’importance du Puerto de Ibañeta – le col de Roncevaux – dans l’appellation même de Saint-Jean. Des ports, comme des portes d’entrée progressives vers Compostelle.
La route serpente merveilleusement vers Estérençuby, où le fronton éclairé laisse vagabonder l’imagination et où l’on se prend à rêver d’une partie de pelote basque. Et l’on entend jusqu’au claquement sec de la pelote. Mais le village s’éloigne à mesure qu’on prend de l’altitude. En traversant la forêt d’Iraty où subsiste le pottock, ce petit cheval attaché aux hommes des cavernes, le paysage s’étale. Sur ces plateaux sauvages, l’arbre assez stoïque pour résister aux rafales de vent se fait rare. La montagne ondule encore avec la route, austère, et n’offre pour seule touche de fantaisie que le rose qui teinte l’arrière-train des béliers. Leur toison est si épaisse qu’on jurerait qu’on leur a posé un gros pull-over sur le dos. Attention qu’il ne tombe !
Au sommet d’une toute petite route, je me livre à une plongée minérale. Des vautours planent, espérant quelque proie. À Arneguy, je rejoins enfin la route de Saint-Jacques, passant là la frontière.
Les écritures changent, mais c’est un frère basque qui se trouve de cet autre côté. Je réalise à quel point je suis marquée au fer rouge de ce siècle, euphorisée à l’idée d’être (enfin) en Espagne, quand la Création n’a pas distingué les parcelles de terre. Les hommes s’en sont chargés. Le pays distribué entre l’Iparralde et l’Hegoalde reste un, malgré la diversité des paysages. De gorges en hauts sommets, de vallées profondes en forêts ombragées, dans une débauche de falaises et de virages serrés, j’arrive finalement à Roncesvalles – Roncevaux.


Prêt.e à vous envoler ?

De cette terre qui se déroule entre mer et montagnes, je me réjouis de vous partager quelques belles adresses ; de celles qu’on énonce avec le cœur, du bout des lèvres, dans un chuchotement, presque comme un secret… au gré de petites routes buissonnières mais encore de sentiers non battus.

Rare et confidentiel, comme toujours, c’est en quelques sortes mon fil rouge pour percer l’âme d’un territoire. C’est ainsi que nombre d’hôtes que nous accueillons en notre écolodge repartent, avec le sentiment d’avoir découvert une cachette et bien souvent nous livrent en guise d’au revoir : « votre lieu, on saura le partager ». 

J’espère aussi savoir ici vous partager au mieux ces lieux chers à mon cœur.

Ces lieux, ces belles adresses reposent sur 3 piliers :

-  le goût de l’Art, le sens de la poésie, laissant éclore la créativité,

-  le goût de la Nature, une certaine gourmandise des bonnes choses, toujours dans le respect du vivant,

-  une attente de bien-vivre, avec à la clé des expériences singulières dont on appréciera le goût de l’exclusivité, du presque secret, sur le ton de la confidence.

            A quoi j’ajouterai une irrésistible envie de vous faire prendre de l’altitude, pour vous propulser à hauteur de bulle, dans le bleu du ciel.

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Puisqu’on ne voyage, de mon point de vue, jamais si bien, si pleinement que lorsqu’on aborde un territoire en pèlerin, voyons donc à nous engager sur la voie littorale dite aussi voie des Anglais, qui de la pointe du Médoc à la Côte basque, en passant par les Landes, traverse près de 300 kilomètres de pistes forestières bordées de pins, à la verticalité hypnotisante, au point d’inviter tôt ou tard au lâcher prise, avant de poursuivre, sur près de 150 km, la côte atlantique jusqu’à l’entrée de Bayonne.

Préalablement, on aura pris soin d’emprunter le ferry à Royan pour traverser l’estuaire de la Gironde, où trône Cordouan, roi des phares, phare des rois, également surnommé le « Versailles de la mer ». Compatible avec le réseau de pistes cyclables de la Vélodyssée, cette voie fait l’éloge de la lenteur et de la contemplation.

A Biscarosse, si l’envie vous prenait de découvrir la côte landaise, ses forêts et ses grands lacs... du ciel, prendre place à bord d’un hydravion est une option garantissant émerveillement et émotions fortes.

Plein Est, une pause s’impose : Il était une fois, dans une petite bourgade du sud des Landes nommée Saint-Sever, un agriculteur-poète, unique en son genre. Clément Baillet, la trentaine, a fait le choix singulier de s’occuper exclusivement de races locales dans le cadre d’une mission (de bon sens paysan) de conservation des espèces et des valeurs d’origine de la profession. Pour tourner en dérision les préjugés des agriculteurs conventionnels, ce jeune chevrier a lancé, non sans humour, un « label Agriculture poétique » qui tient en quelques principes simples : pas d’utilisation de produits phytosanitaires, un élevage en plein air, la distribution en local des produits et une collaboration avec des prestataires également locaux. 
Titulaire d’une licence européenne dans le domaine de l’environnement, Clément Baillet est revenu il y a quelques années dans sa région d’origine pour y faire vivre des races locales comme la chèvre des Pyrénées, mais aussi des porcs gascons, en créant la ferme Bacotte. « Avec 50 chèvres pyrénéennes, un atelier de naissance de porcs qui compte une vingtaine de truies et des oies, je vis de mon activité, assure Clément Baillet. Un peu de polyculture en plus et nous atteignons 70% d’autonomie alimentaire pour notre famille. ». Voilà qui a de quoi questionner l’agriculture conventionnelle.

Plein Est, dans les terres, le Périgord vous réserve d’autres beaux moments de découverte. Vert, pourpre, blanc ou noir, il sait capter la lumière et prendre toutes les couleurs. De Bergerac à Nontron, en passant par Monbazillac, le Sarladais, Lascaux et Périgueux, cet itinéraire vous invite à tourner des pages d’Histoire, de celles que Musette aimait à conter à Amélie lorsque cette dernière survolait les bastides de l’Entre-deux-Mers. S’il vous prend l’envie d’une visite, les châteaux de Castelnaud et de Beynac racontent dans leurs pierres la franche rivalité qui opposa les deux forteresses, l’une résistant aux convoitises anglaises quand la seconde passa la majorité de la guerre de Cent Ans dans le camp du roi d’Angleterre.

Je ne saurais vous parler davantage de Sarlat ni des grottes de Lascaux ou des Eyzies, dont la publicité n’est plus à faire. En revanche, avez-vous jamais entendu parler de la grotte de Villars, située près de Brantôme, dans le Périgord Vert ? Cette cavité naturelle présente un double intérêt, géologique et préhistorique, le long de ses 600 mètres de galeries riches en concrétions. En outre, de nombreuses peintures témoignent de l'art de nos ancêtres : chevaux, bouquetins, bisons et l'une des rares scènes de l'art préhistorique qui associe une représentation humaine et un bison, parmi d'autres peintures exécutées il y a environ 20 000 ans.

Pour profiter pleinement de votre séjour et de vos déambulations poétiques, "Les Deux Abbesses en Vert", "en vers et pour tous", conjugue chambres d’hôtes et gites de charme au cœur de 40 hectares d’un conservatoire de lignées anciennes de purs sangs arabes. Pour avoir vécu préalablement cette merveilleuse adresse qu’était « Les Deux Abbesses » en Haute-Loire, je sais Laurence être suffisamment pétrie de l’exigence du bien recevoir pour vous réserver un refuge empreint de po-éthique et de délicatesse. 
« Rêvez comme enfant, dans un écrin en pleine nature de bois et de prés en pente douce vers le ruisseau qui alimente le grand étang. », voici son message en guise d’accueil. Rien de moins. Un jour prochain, j’irai vivre un de ses weekends diamant noir.  
Un séjour possiblement à coupler avec la visite de l’écomusée de la truffe, à l’entrée du bourg de Sorges-et-Ligueux-en–Périgord, dans une belle ferme restaurée du XVIIIe siècle, en vue de percer un peu plus les mystères de ce champignon pas commes les autres.  

En Vallée de la Vézère, les Jardins de l’Imaginaire invitent à un autre beau voyage, en Périgord Noir cette fois, au cœur de la ville ancienne de Terrasson-Lavilledieu. A deux pas de Sarlat, ce site marie l’art des jardins à l’histoire de l’humanité en 13 tableaux naturels, du théâtre de verdure aux jardins d’eau, sur 6 hectares en terrasses offrant ici de belles perspectives, ouvrant là au rêve et au monde intérieur.

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L’envie de découvrir ou redécouvrir Bordeaux vous démange-t-elle ? 
Une ville qui a tellement évolué ces dernières décennies n’appelle-t-elle pas à lui dédier quelques jours pour lui octroyer un nouveau regard ?

La traverser à vélo, cheveux au vent, est assurément un choix gagnant dès lors que c’est une ville qui présente peu de difficultés et se trouve parcourue de pistes cyclables.

C’est du quartier des Chartrons qu’on peut démarrer, en pédalant le long du quai jusqu’à la rue Notre-Dame où boutiques d’antiquités, friperies et bonnes tables côtoient concept stores branchés, quincaillerie moderne et studios de yoga. Un mélange subtil entre authenticité, chic et esprit bohème qui s’étend du fleuve au fameux Jardin Public.

Véritable poumon vert de la ville, classé “jardin remarquable de France”, le Jardin Public de Bordeaux fut conçu au XVIIIe siècle "à la française", façon Le Nôtre. Un siècle plus tard, un jardin botanique s'y installe, à visée pédagogique pour la formation des futurs apothicaires et médecins.

A noter que depuis 2001, la ville compte un nouveau jardin botanique sur la rive droite, Esplanade Linné où l’on pourra se rendre en fin de parcours, pour boucler la boucle en quelques sortes.

A cette heure, c’est en direction du monument aux Girondins, situé sur l'esplanade des Quinconces, qu’on pédalera. Toute personne en quête de visite insolite pourra joyeusement en visiter les sous-sols (en visite guidée) pour y découvrir la machinerie des fontaines.

On poursuivra jusqu’au Triangle d’Or, prestigieux quartier de Bordeaux longtemps constitué uniquement de couvents, qui, tel qu’on le connait aujourd’hui, s’est formé à la fin du XVIIIe siècle autour de l’église Notre-Dame. Secteur le plus riche de la ville, il compte, parmi bien des trésors, la place de la Comédie et le Grand Théâtre. Conçu par l’architecte franc-maçon Victor Louis, voilà sans doute le bâtiment où l’influence maçonnique sur l’architecture est la plus flagrante. Son mécène, le duc de Richelieu, était également initié. Mais en réalité, un peu partout dans cette merveilleuse ville qu’est Bordeaux, on trouve des ornements qui s’inscrivent dans la symbolique maçonnique. Un récital de piano d’Hélène Grimaud au Grand Théâtre en mai 2023 (le 25 du mois) pourrait bien être le coup d’envoi d’une prochaine visite de ce « petit Paris » dont je garde en outre de grands souvenirs d’étudiante. Je pourrais bien profiter de cette occasion pour m’offrir une visite avec un guide conférencier en vue de redécouvrir ce berceau reconnu de la Franc-maçonnerie au siècle des Lumières. Et vous ?

Rues pavées, charmantes placettes et majestueuses fontaines sont d’autres plaisirs d’esthètes que Bordeaux vous réserve et qui m’ont marquée jadis, parmi lesquelles figure aujourd’hui le miroir d’eau de la place de la Bourse. On le dit féérique, alternant des effets spectaculaires de miroir et de brouillard.

Un peu plus loin, le quartier Saint-Pierre, l’un des plus anciens de la ville, regorge de jolies boutiques, petits restaurants et terrasses de cafés où il fait bon flâner et observer le spectacle de la rue.

Aux abords de la Basilique Saint-Michel, plus haut clocher du Sud de la France, brocanteurs et antiquaires font régner une atmosphère conviviale et désuète des plus délicieuses.

La rive droite des quais de la Garonne, complètement réaménagés au début des années 2000, est en plein essor. On y découvrira, sitôt passé le Pont de Pierre, le nouveau Jardin botanique. La flânerie pourra se poursuivre, de guinguettes en bordure de rivière, en lieux alternatifs tels que Darwin, une ancienne caserne éco-réhabilitée qui accueille divers événements culturels. Cet espace hybride atteste assurément de l’esprit d’ouverture et de convivialité qui règne sur la capitale de la Nouvelle-Aquitaine.

Votre balade à vélo ne serait pas bouclée (mais assurément, on peut la découper pour poser cette visite sur plusieurs jours) si vous ne poussiez jusqu’à l’éco-quartier des Bassins à flot, en traversant le Pont Jacques Chaban Delmas aux grandes lignes fluides et modernes. On dit que la teinte bleue des pylônes correspond à la marée haute tandis que la couleur verte indique la marée basse.

Sortie de terre en 2016, la Cité du Vin figure parmi les nouvelles richesses de Bordeaux, dont les missions sont de soutenir, valoriser et transmettre le patrimoine du vin au travers d’expériences interactives et sensorielles prodiguées à travers une vingtaine d’espaces numériques. A noter ultimement que le cabinet d’architectes a pensé cette construction pour un impact environnemental minimal. Ainsi, 70% de ses besoins énergétiques se trouvent couverts par les énergies vertes locales.

Tout à côté, Place des millésimes, le Gina invite à prendre de la hauteur pour apprécier un verre de vin et plus encore, un bon moment depuis son rooftop.

Quelques rues plus loin, vous voici prêts à vivre une aventure artistique immersive au cœur d’une ancienne base sous-marine reconvertie au XXIe siècle et qui devait donner vie en 2020 aux Bassins de Lumières. Un peu à la manière de la Carrière des Baux de Provence, le visiteur se trouve plongé dans l’obscurité pour prendre part à un spectacle immersif de peinture, projetées en musique sur les murs de la base avant de se refléter sur les bassins d’eau. Qu’on se le dise : jusqu’au passage à la nouvelle années 2023, une autre déambulation nous attend dans une Venise qu’on est invités à redécouvrir de Canaletto à Monet.

Pour se laisser bercer, à l’heure du diner, et ressentir plus encore l’âme de cette ville de Bordeaux, de la Garonne qui la traverse, la Maison du Fleuve vous réserve une cuisine de saison, d’inspiration régionale, associant des saveurs plus lointaines pour un voyage gustatif au fil de l’eau… 

Vintage chic & écologique, l’hôtel Konti est en outre parfaitement situé, en plein cœur du quartier historique. 

Autre adresse coup de cœur relevée avant que de la vivre : l’hôtel intimiste Yndo, inscrit dans l’intimité d’un hôtel particulier à l’identité fin XIXe (moulures, rosaces et hauteur sous plafond) peaufinée par un design d’exception.  

A moins d’avoir envie de percer un peu plus le secret des grands vins. Alors, à Pessac, dans la proximité immédiate de la ville de Bordeaux, vous pourrez mener la vie de château et profiter d’ateliers-découverte. En deux heures de temps, nul ne prétendra que vous maitriserez l’alchimie du vin. En revanche, vous serez accompagnés à en apprendre davantage, voire même à cocréer votre propre flacon en assemblant des cépages. Une jolie manière de s’initier à la viticulture : au Château Pape Clément

Avant de quitter Bordeaux, avis aux amateurs de vieilles malles qui, année après année, nous ont questionnés sur celles qui font à l’écolodge office de dressing. Franck Tressens, maître artisan malletier d’art depuis 1998, conjugue cuir, bois et métal pour des malles à pique-niques chics, des malles à souliers, mais encore des étuis à montres… Son atelier de fabrication artisanale, certifié « Entreprise du Patrimoine Vivant » a conçu jusqu’à cette malle studio itinérante avec lit, rangements, miroir et bureau intégré. Pour un peu, on aurait envie de l’installer face à la Garonne. 

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Si comme moi, vous aimez les métiers d’art… alors, cap au sud, à une petite heure de route (en voiture, cette fois), direction le Bassin d’Arcachon

Quand bien même on y est déjà allés, saurait-on se refuser une énième excursion au Bassin ? Parmi mes grands souvenirs : la traversée en bateau d’Arcachon au Cap Ferret, au coucher du soleil, avant d’aller diner d’huitres, en toute simplicité chez Denis Bellocq. La Cabane du Mimbeau est un lieu aussi simple que touchant. Une ode à la douceur de vivre tout comme la Maison du Bassin, petit hôtel de grand charme où le temps semble s’être arrêté. On y mange également très bien et ce « buffet de desserts à volonté que vos papilles ne seront pas prêtes d'oublier », je confirme… je ne l’ai jamais oublié. 

Autre lieu pour esthètes et autres artistes, côté Arcachon : L’hôtel Ville d’Hiver et sa piscine au charme fou, à l’abri des regards. A la belle saison, le belle équipe ajoute à l’âme du bassin, en s’installant côté plage. 

Pour qui souhaite plonger un peu plus encore dans l'univers de l’ostréiculture, le Shed est une autre invitation, atypique, sous-tendue par le voyage… avec un affinage proche de la technique australienne. 

Un peu plus au sud, la dune du Pilat, plus haute dune d’Europe gardienne du bassin d’Arcachon, promet une ascension récompensée par la vue qu’elle nous réserve, en belvédère. On dit que, parfois, de là-haut, on se surprend à voir passer des bulles de savon, éthérées comme des nuages pour peu qu’elles dévalent la dune jusqu’à la mer, à la vitesse de l’aigle.

Autre lieu de nature fascinant : la réserve ornithologique du Teich qui déroule, sur des sentiers aménagés, une vingtaine de cabanes d’observation ornithologique. A marée haute, on maximise ses chances d’observation.  
                                                                     
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Cap au sud, sur le Pays basque à présent ! Deux heures de route et c’est tout un univers qui s’offre à vous.  

Du Vieux Bayonne en bord de Nive, aux magnifiques façades à colombage, Cathédrale Sainte Marie et cloître inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO au village de Saint-Jean-Pied-de-Port aux demeures de caractère qui s’égrènent jusqu’à la citadelle invitant à admirer la vue sur le Pays de Cize, les vignobles d’Irouléguy et les montagnes… la route est belle, les arrêts, nombreux.

A Bayonne qui revendique plus de 400 ans de tradition chocolatière (le chocolat y fit son apparition en 1615 à l'occasion du mariage de Louis XIII et de Anne d'Autriche), Monsieur Txokola invite à déguster un chocolat conforme aux goûts du XVIe siècle. Cette tablette d’antan, fruit de nombreuses recherches, il est dit qu’on y retrouve jusqu’à la texture historique du chocolat, non affiné et non conché, réhaussée d'un mélange d'épices. Et que dire du Jus de cacao - fruit des rencontres et des liens solides tissés avec les cultivateurs de cacaoyers équatoriens de la région du Quevedo - obtenu en pressant le mucilage, qui est consommé en Amérique centrale depuis des siècles ?

Quelques autres coups de cœur en partage, pour vous laisser quelques surprises à vivre aussi, au fil du chemin qui sera le vôtre :

A Biarritz, là où se tenait il y a peu un restaurant marocain, Sillon a jeté l’ancre, ancré dans son territoire comme dans son temps, revendiquant un lien fort aux produits et aux producteurs locaux. Véritable laboratoire laissant s'exprimer une cuisine libre, il ose le mélange chocolat amer, olive noire, fenouil et glace turron. Le piment y est également à l’honneur et mes papilles s’en souviennent encore. Assurément un grand moment de gastronomie.

Incontournable, l’Hôtel du Palais, Palace associé à la maison Guerlain – qui à la fin du XIXe siècle créait l’eau de Cologne Impériale pour l’impératrice Eugénie – réserve une ambiance feutrée, au Bar Napoléon III, à qui souhaiterait venir apprécier un digestif en fin de soirée.

Pour jolie adresse au calme quand on a pris goût à des nuits paisibles et non polluées par les lumières de la ville, la Villa L’Arche, juste ce qu’il faut à l’écart du centre de Bidart, où l’on va facilement à pied tant il s’agit d’un village de poche. Cette maison, elle nous avait été hautement recommandée par un couple d’hôtes. Nous l’avons vécue, et avec cet appartement ouvrant sur un petit balcon au-dessus de l’océan, une piscine également merveilleusement posée en belvédère… tout en bas, un sentier qu’on emprunte pour aller toujours à pied jusqu’à Guétary. Guétary, voilà un autre bijou, qui réserve sur la Promenade de la plage, un bar restaurant sans prétention mais drôlement bon pour qui aime la simplicité de la pêche du jour. Autre lieu fort sympathique juste à côté de la petite gare de Guétary : le Poinçon.

Toujours à Guétary, il est une maison du yoga où Pia invite à une belle pratique. 

Dans le merveilleux décor de la baie de Saint-Jean-de-Luz, devenue le cadre d'expérimentations sous-marines aux effets gustatifs indéniables, j’ai pu découvrir un breuvage inattendu : Egiategia, un vin qui vieillit dans le ventre de la mer (par 15 mètres de fond, à une température constante de 11 à 13 degrés, profitant en outre d'une quasi-obscurité, d'une pression de 2,5 bars et du roulis des courants marins qui agitent constamment les levures) pour devenir effervescent et s'enrichir d'arômes variés. « En six mois d'immersion, j'avais des goûts de mangue que l'on n'a qu'après 60 ans de vieillissement. » partage Emmanuel Poirmeur, l'éleveur-vinificateur. « Chaque cépage réagit différemment et la conséquence de cette méthode hétérodoxe, c'est l'absence de millésime sur l'étiquette. Nous y indiquons la période d'immersion en mer, ça a plus de sens », ajoute-t-il.

Visite guidée du chai sur réservation – et dégustation possible dans mon coin de bout du monde, à la table de l’écolodge.

Ascain, Sarre, Espelette… voici autant de villages de charme qui vous feront emprunter de belles routes de nature. Et puis Ainhoa, classé parmi « les plus beaux Villages de France » où découvrir la chapelle Notre-Dame-d’Aubépine. Une marche de 45 mn vous mènera sur les hauteurs, sur un site orné d’un calvaire et de stèles. Le clou : la vue ouverte jusqu’à l’océan.


Ultime coup de cœur dont Amélie n’aura pas fait l’expérience
: le Béarn. Un territoire de haute montagne où l’on perçoit peu de bruit, peu d’agitation, et où, avec ou sans bulle de savon à souffler, on n’a nulle difficulté à s’émerveiller. Coincé au fond de la vallée, à la frontière de l’Espagne, le secteur du Larry est un écrin de nature complètement à part. Un condensé de tout ce qui fait le Parc National des Pyrénées : sa zone d’estive, occupée de juin à octobre, son milieu préservé, riche en biodiversité avec la présence du lagopède alpin sur les crêtes, du grand tétras, de l’hermine et de la perdrix grise.

Gypaètes, circaètes, faucons pèlerins s’observent aussi… depuis la cabane de Gouetsoule, d’où démarre le sentier qui monte au plateau du Larry, jusqu’au col éponyme. Là-bas, la grande gentiane sévit également, piquetant de jaune un tapis d’un vert intense.

Pour faire silence et que mieux se repaitre de la beauté des Pyrénées, le refuge du Larry, petit ermitage de montagne chaudement habillé de bois, ouvert à tout un chacun à 1 275 m d'altitude, est source intarissable de mythes autant que lieu de récupération avant d’aller grimper plus haut, traverser les pâturages jusqu’au col d’Ayous pour sa vue imprenable sur le pic du Midi d’Ossau.

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À toutes les étoiles dans le Ciel
Aux bulles de savon de notre enfance
et à toutes les prochaines en partance vers le Ciel. 

Aux notes de musique qui s’égrènent aussi en direction du ciel,
comme celles d’Olivia qui accompagne, au-delà de mes rêves,
la musique des mots, la vibration des régions.

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"Heureux qui comme Ulysse"...

Et si ensemble, nous entreprenions, en cette "saison des couleurs", telle qu'on la nomme au Québec, un beau et courageux Voyage qui mène ultimement aux frontières du profondément humain et de l'ultimement divin... en quête de Paix ?

Merveilleuse journée,
Laurence

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