Mars 2022 - La Lettre d’Amélie n°10 : BRETAGNE

La musique de la région pour accompagner votre lecture :



Lundi 21 mars 2022

Cher ami voyageur,

Je suis entrée en Bretagne comme d’autres entrent en religion, à l’heure du Festival interceltique de Lorient. Dans cet espace où chacun est invité à se laisser porter par les sons entraînants du bagad et à entrer dans l’an dro, entrer dans la ronde au rythme de la musique… gauche-droite-gauche... droite-gauche-droite, j’ai épousé cette terre faite d’esprit d’ouverture et d’art d’être et de vivre ensemble, doublé d’un sens aigu de la fête. Cette terre à nulle autre pareille… « glaz », de cette couleur à mi-chemin entre le bleu, le vert et le gris… aux effets dilués par l’humidité et les effets de réverbération entre ciel, mer et terre, dont la dominante change en fonction du temps et de l’humeur.

Ecartelée entre une culture atlantique assimilée aux terres celtes et des origines antiques que certains voudraient lui attribuer ; une chose est sûre : la Bretagne, parmi nos terres de France les plus attachées à ses particularismes et à son Histoire, ne laisse pas de marbre.

Les cornettes – ces coiffures de femme faites d'une bande de tissu nouée sur le devant de la tête et dont les extrémités paraissent des petites cornes – participaient ce jour-là joyeusement du folklore. Merveilleuses bretonnes en coiffe ajoutant à la ferveur celtique, sans qui la terre de Bretagne ne résonnerait peut-être pas de la même façon dans nos mémoires.  

« La sœur en me voyant s'enfuit parce qu'elle n'avait pas de cornette. Je contemplai, pour la première et la dernière fois de ma vie, ses cheveux courts et gris de vieux petit garçon » nous livre François Mauriac dans « La Robe prétexte ».

Embarquant le visiteur presque à son insu dans le dédale de ses origines et le parfum des algues, cette « terre de Genèse, de non séparation des éléments » ensorcelle, déconcerte, invitant peut-être plus qu’ailleurs à s’ouvrir à ce qui fait sa vitalité, par-delà le mythe, pour mieux en ressentir les callosités… et au-delà de la pierre granitique brute et rugueuse, s’émerveiller des particules scintillantes et nacrées de mica. Jamais bien loin, les sonorités de l’activité portuaire mêlées aux cris des goélands ajoutent à la symphonie une dimension maritime.

Et si, ensemble, nous partions arpenter cette terre ?

 Prêt.e à l'embarquement ? 

Grimpez-vous à bord d'une bulle de savon ?


Photo : Eva Bigeard

La musique d’Amélie, propice au voyage, nous vous la partageons en outre avec émotion : http://www.voyageinterieur-enfrance.com/#musique


EXTRAIT du voyage en Bretagne

“ — À nous, la Côte d’Émeraude ! s’écria l’Enchanteur d’une voix enthousiaste, portée par l’air marin, sur le ton d’un « tous à l’abordage ! ».

  En cette année, Viviane s’était résolue à dissoudre l’enchantement qui retenait Merlin prisonnier de la forêt de Brocéliande. Comblée par une vie en communion avec les animaux, les arbres, les étoiles, et celui qu’elle considérait comme étant l’homme le plus merveilleux, elle sentait néanmoins qu’il était temps qu’il aille prendre le pouls d’un nouveau millénaire qui ne voyait pas se tarir les guerres, se calmer les ambitions dévorantes, s’imposer l’ère du Verseau dans la sérénité qu’elle appelait de ses vœux. Il était temps que Merlin aille réenchanter le monde, l’auréoler de sa féerie. Dénouant par une de ses formules le cercle des neuf enchantements, elle l’avait alors libéré de sa prison d’air comme elle l’y avait jadis enfermé avec son consentement. La quête du Graal était achevée, mais au fond inachevable, tant était éternelle la nécessité pour tous d’un voyage sans but, à la grâce de la Providence. Partir se battre pour finalement rendre les armes et se trouver soudainement pétri d’une foi renouvelée qui irradiait. Partir vers l’ailleurs pour finalement terrasser les dragons et se rendre compte que seul comptait le soi et que la guerre sainte était à mener en soi, contre soi, contre ses propres dragons illusoires, pour faire que le Monde rayonne.

  Dans ce nouveau combat d’un autre millénaire, il n’était point d’élu plus valeureux, point de discrimination par la chasteté. Tout être pouvait se proclamer chevalier et prendre les armes contre ses propres ambitions, ses désirs et ses peurs qui le rendaient esclave. S’échappant par la tour du château d’air, Merlin vit très haut briller la mer sous l’éclat du soleil et sa toute première envie fut d’aller contempler l’océan. Ce fut là qu’il croisa Amélie, incarnation de l’enfance de ce nouveau temps. Il se dit que, puisqu’elle était précisément pétrie par ce troisième millénaire, il verrait à travers elle de quelle matière celui-ci était fait. Ce fut alors qu’il résolut de l’accompagner.

  Trop jeune encore pour avoir été bercée par les combats héroïques des chevaliers de la Table ronde, Amélie ne put reconnaître Merlin, mais elle ne put pas ne pas voir en lui, par les différentes allures qu’il prenait, par le seul éclat de son rire, l’Enchanteur, unique, éternel.

  — À nous, la Côte d’Émeraude ! cria une seconde fois l’Enchanteur en tenue de marin, saisissant bien tout l’effet qu’il produisait sur Amélie, qu’il avait maintenant besoin de réveiller de ses rêves enchantés.

  Comme Viviane autrefois, la fillette se trouvait sous le charme du prophète de la forêt de Brocéliande. Du rocher de Cancale aux falaises du cap Fréhel, la Côte d’Émeraude est une succession de pointes rocheuses escarpées, de falaises ici entaillées par la vallée de la Rance, là s’ouvrant sur la baie de la Fresnaye.

(...)

  ¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤

Longeant des petites routes tortueuses pour croiser un calvaire, une chapelle, une simple croix qui honorent les saints évangélisateurs de cette terre de Bretagne, je dépasse Pontl’Abbé et le pays bigouden, riche de ses brodeuses et de sa haute coiffe ; laisse sur la côte Concarneau et sa ville close aux ruelles pavées pour me diriger vers Pont-Aven.
Célébrant le mariage de la Bretagne et de la peinture, la petite ville guide le visiteur d’un lieu d’inspiration à un autre. Ici, maître Gauguin a établi le parcours obligé, du bois d’Amour aux grands arbres vénérables, installés racines dehors au beau milieu de la rivière, telle la mangrove… à la chapelle de Trémalo qui lui a inspiré le Christ jaune sur fond de colline Sainte-Marguerite où il a aperçu les dévotions de trois paysannes. À l’époque, il notera : « Tout ici respire croyance, souffrance passive, style religieux primitif et grande nature avec son grand cri. » Les costumes et hautes coiffes des femmes bretonnes, qui dessinent autant de sœurs à cornettes, contribuent à l’exotisme, à l’archaïsme de la religion et font de Pont-Aven le paradis perdu idéal où Gauguin et ses suivants viendront se ressourcer.
Au-delà de l’impressionnisme, ils lanceront un nouveau style, ajoutant le procédé du cloisonnisme qui cerne d’un trait noir les formes principales comme dans l’art du vitrail, au synthétisme qui vise à une simplification, presque une géométrisation, dans un à-plat de couleurs franches. Des couleurs prenant une dimension quasi mystique quand Gauguin se veut le prophète d’un nouveau langage, compliqué et primitif. Je contemple le Christ de Trémalo et installe virtuellement à ses pieds les trois Bretonnes aux tabliers et coiffes typées. Je revois alors les collines jaunes aux arbres rouges qui percent à présent le mur trop proche de l’église et m’invitent à m’asseoir au pied du fils de Dieu. Je m’assieds au sol. Certains croient que j’ai été saisie d’un malaise. Je ne démentirai pas, mais assurerai que… merci, ça va.”     


Prêt.e à vous envoler ?

La Bretagne, terre de légendes par définition... terre celtique à fleur d'âme, je me réjouis de vous en partager quelques belles adresses ; de celles qu’on énonce avec le cœur, du bout des lèvres, dans un chuchotement, presque comme un secret.

C’est ainsi d’ailleurs que nombre d’hôtes que nous accueillons en notre écolodge repartent, avec le sentiment d’avoir découvert une cachette et bien souvent nous livrent en guise d’au revoir : « votre lieu, on saura le partager ». J’espère aussi savoir ici vous partager au mieux ces lieux chers à mon cœur.

Ces lieux, ces belles adresses reposent sur 3 piliers :

-  le goût de l’Art, le sens de la poésie, laissant éclore la créativité,

-  le goût de la Nature, une certaine gourmandise des bonnes choses, toujours dans le respect du vivant,

-  une attente de bien-vivre, avec à la clé des expériences singulières dont on appréciera le goût de l’exclusivité, du presque secret, sur le ton de la confidence.

            A quoi j’ajouterai une irrésistible envie de vous faire prendre de l’altitude, pour vous propulser à hauteur de bulle, dans le bleu du ciel.

  ¤¤¤¤¤¤¤¤¤

Quand la seule idée de Bretagne vous entraine, par où donc commencer le Voyage ?

Cancale ? Cancale comme une bouée… un lieu emblématique de la beauté rude de cette terre de Bretagne. Avec le Mont Saint-Michel (à retrouver dans la précédente lettre d’Amélie – parce que davantage qu'un lieu marqué au sceau d'une région, n'est-il pas avant tout un sanctuaire en l'honneur de l'archange saint Michel ?), c’était sans doute l’un de mes caps. Dans cette même lettre normande, je vous livrais aussi cette belle adresse au goût du Vent : la Ferme du Vent, de la famille Roellinger.  

De là, inévitablement emprunter le sentier des Douaniers, le fameux GR34 qui, sur 2 000 km, longe les côtes bretonnes. Marcher entre terre et mer, au cœur d’un univers protégé… un univers de plantes aux parfums enchanteurs (oseille sauvage, pimprenelle, salicorne, épinards de mer…), de silhouettes de phares centenaires, des plages de sable, de rochers de granit rose et d’îlots perdus.

De là, entendre soudainement que les contours de cette merveilleuse terre celtique sont trop étendus pour qu’on imagine un instant vous la dévoiler ici de manière exhaustive. Quelle région nous autoriserait d’ailleurs une telle présomption ? Et c’est sans doute bien ainsi.

Mais à cette heure, de Cancale, songer à partir du bout du port en direction de la Pointe du Grouin, pour une belle randonnée qui invite, depuis les hauteurs, à admirer de superbes points de vue : les parcs à huîtres, le rocher des Rimains, au loin le magnétique Mont-Saint-Michel. Sur le sentier, par-delà la joie pure de la contemplation, il est possible à Port-Mer de prendre le large pour aller à la rencontre des dauphins. Conjuguant des actions de sensibilisation et d'éducation au milieu marin et la collecte de données scientifiques sur les mammifères marins, l'Association AL LARK organise des sorties en mer (de mi-mars à mi-novembre) en vue d’identifier et d’assurer un suivi scientifique de la population des cétacés dans la baie. Une belle occasion d’accompagner cette dynamique.  

Tôt ou tard, prendre la route de Saint-Malo, autre incontournable… idéalement au petit matin, avec un objectif, un seul : déambuler au gré des rues, quitte à se perdre.

De la Tour Bidouane, profiter du panorama sur les îles Cézembre et Dinard et de sa table d’orientation pour apprendre à se situer. Face à la ville fortifiée, l’île du Grand Bé invite - à marée basse - à découvrir le tombeau de Chateaubriand, natif de la cité corsaire, qui a fait vœu pour sa dernière demeure de « n’y entendre que la mer et le vent ». Chut ! Au sommet de cette petite île on profite en outre d’un très beau panorama sur la ville fortifiée de Saint-Malo. Si le lâcher prise est de rigueur, attention toutefois à consulter les horaires des marées afin de ne pas rester coincés.

Pour qui souhaite tout savoir sur la fortification de Saint-Malo par Vauban, le Fort National situé en face de Saint-Malo intra-muros, lui aussi accessible uniquement à marée basse, est un incontournable, offrant un autre magnifique point de vue sur Saint-Malo.  

Après l’effort ? Si le Kouign-amann s’impose… alors, que dire ? Que cette pâte feuilletée dans laquelle on incorpore du sucre et du beurre, est une pâtisserie typiquement bretonne quelque peu bourrative, dont toute la subtilité consiste à rendre la pâte la plus aérée et légère possible. Il serait regrettable de quitter Saint-Malo sans en faire une dégustation. Au 6 rue Saint-Vincent, la maison Georges Larnicol, Meilleur Ouvrier de France, vous invite à déguster en version miniature : « les kouignettes », déclinaison de la gourmandise en différents parfums : amande pour le croquant, orange confite-Cointreau, pâte de pistache pour l’exotisme, ganache au chocolat ou framboises pour les plus gourmands. Une belle occasion de le redécouvrir, pour ceux qui seraient déjà addictes. Et si je vous ai mis l’eau à la bouche mais que vous ne prévoyiez pas de mettre le cap sur la Bretagne dans les prochains mois, sachez que vous pouvez passer commande en ligne depuis le site Internet de la boutique.  

Grain de Vanille et Vent de Vanille, signées Roellinger, sont deux autres repaires pour gourmands. L’occasion de se régaler du Rocher de Cancale, crème au praliné surmontée d’une meringue et parsemée d’amandes torréfiées… ou encore du Paris-Cancale, chou inspiré du Paris-Brest, garni d’une crème mousseline à la pistache et d’un cœur praliné.

Il se dit aussi qu’au 16 rue de la Herse, « le Grain Noir » électrise la galette malouine à coups de recettes novatrices qui invitent une ancienne variété de sarrasin, du muscovado plutôt que du sucre raffiné. Une adresse loin des clichés de crêperies bretonnes à vivre à tous prix. Truite fumée, chèvre et légumes croquants pour le salé… amandes de Sicile et chantilly fermière, gingembre confit, chocolat noir à l’heure du sucré… même à distance, on en salive.

En poursuivant vers l’ouest, le long de ce littoral finement découpé, on pourra envisager une découverte que ni Amélie ni moi-même n’avons faite alors : le Cap Fréhel, que Luc & Eloïse de l’œil d’Eos (qui réalisent depuis quelques années maintenant les films de notre écolodge de bout du monde, eux-mêmes amoureux des fins de terres) vous partagent : « L’image de la côte bretonne que j’avais en tête est bien réelle ! Falaises escarpées, lichen jaune sur la roche, petites fleurs violettes en bordure, océan bleu profond à perte de vue ! » nous livre Eloïse. Et pour cause, le Cap Fréhel est une réserve naturelle de 400 hectares, classée depuis 1947 pour protéger une faune et une flore fragiles.

Pour une prochaine fugue, j’y ai par ailleurs relevé que l’Armor Surf School invite à découvrir le Cap Fréhel par la mer en Stand Up Paddle, support idéal pour se balader tout en glissant à la surface l’eau, idéalement par mer d’huile. On peut alors découvrir la beauté de ses falaises, de ses plages et jusqu’à la lagune de sables d’or à marée haute. Il se dit que la position debout permet d’observer à travers l’eau translucide, les forêts d’algues, les poissons, ou bien encore au détour d’un rocher, les cormorans, parfois un phoque, voire un groupe de dauphin. 

oujours plus à l’ouest, on découvre Paimpol… l’un de mes coups de cœur, nombreux en Bretagne, vous l’aurez compris. Dans l’ostréiculture depuis quatre générations, la famille Arin fait vivre la Ferme Marine sur la pointe de Kerarzic, en baie de Paimpol, face à l’Abbaye de Beauport. Dans ce cadre exceptionnel, elle cultive une gamme de trois huîtres, commercialisées sur site, sur les marchés de Saint-Brieuc et Paimpol ou encore par correspondance via l’e-boutique. Durant la belle saison, le bar à huîtres vous accueille pour profiter d’un moment gourmand hors du temps, les pieds dans le sable…  

De là, parce qu’il fait toujours bon prendre la mer, embarquer pour Bréhat. Bréhat pour le moulin à marée de Birlot, mais encore pour la chapelle Saint-Michel et son belvédère… lieu idéal à l’heure du soleil couchant. A moins d’aller tout au bout de l’ile, pour la joie de se percher au sommet du Phare du Paon.

Reprendre ensuite la route pour traverser le pays des enclos paroissiaux de Saint-Thégonnec à Guimiliau… jusqu’à regagner la côte, en direction du Conquet. Bien sûr, au large, Ouessant vous attend. Mais si vous voulez plus encore vous confronter au grand large et ressentir les éléments et ce qui fait la force de cette terre, alors nul doute : mettez le cap sur Molène pour embarquer ensuite pour la petite ile de Quéménès. Sur ce bout de terre en mer d’Iroise, se trouve une ferme biologique autonome en énergie. Elle y abrite quelques chambres d’hôtes pour vivre l’expérience de couper définitivement du monde comme (une autre) Amélie et Etienne. Seuls habitants sur les 30 hectares de terres que compte Quéménès, ils cultivent pommes de terre, ail, oignons et échalotes et vous partageront assurément la sobriété joyeuse de leur style de vie. Entretien et valorisation de l’île sont précisément leurs missions, qu’ils vous partageront le plus simplement du monde.    

Puis, si le cœur vous en dit, mettez peu à peu le cap au sud… vers la baie d’Audierne tout d’abord. A Plogoff, au 59 rue des langoustiers, vous vous sentirez assez sûrement les bienvenus chez Monsieur Papier. Quand l’espace est large et la respiration ample, la joie n’est jamais absente. Là, Cécile et Lisa ont redonné vie à l’ancien relais dans lequel les voyageurs en partance pour l'Île de Sein prenaient autrefois leurs billets. S’y tient aujourd'hui un café-boutique, concept store des plus atypiques et sans doute aussi des plus attachants. Passée la vaste pièce lumineuse à la charpente apparente, la véranda et la terrasse extérieure offrent une vue imprenable sur la lande et l'océan, invitant à se laisser tenter par un assortiment de poissons fumés, sauf à préférer le veggie bowl.

Côté boutique, carnets, cartes, papiers à lettres aux motifs naïfs, souvent inspirés par l’univers maritime, vous feront ensuite possiblement de l’œil, tout comme ils m’ont irrésistiblement attirée dans une boutique blésoise où je découvrais ce joli travail de papeterie. Cécile et Lisa commentent : « La nature, un tissu, une association de couleurs, une odeur, un film, un souvenir ou un document ancien, tout est bon pour l’inspiration. Une fois les yeux fermés, les formes se déplacent et se combinent pour former une première idée dans une tentative de collage mental. Il faut les laisser venir, sans chercher à les capturer trop vite. Lorsque la composition semble naturelle, elle est retranscrite sur le papier. Les couleurs viennent ensuite, dans un même élan créatif. » Quand de surcroit l’éco-impression est au rendez-vous sur papiers certifiés 100% FSC ou recyclés, avec encres végétales, comment ne pas se laisser tenter, pour l’indicible plaisir d’envoyer quelques lignes… ou celui retrouvé de tenir un journal intime ?  

Cap au sud, disais-je… enchainez donc avec une autre baie : la baie de Quiberon pour découvrir les alignements de Carnac… et plus encore, ce site extraordinaire de Gavrinis. Vous voilà présentement au cœur d’un territoire qui exsude un mystère propre à cette terre bretonne. Mais qui n’a pas entendu parler de Carnac et de ses menhirs érigés par les populations du Néolithique, 5 000 ans avant notre ère ? Un ensemble qui inspire peut-être autant la fascination que les pyramides d’Egypte.

Gavrinis est un site tenu plus secret, qui se découvre déjà par le bateau puisque ce cairn est situé sur une petite ile. Il s’agit d’une construction presque circulaire de 60 m de large pour 8 m de haut, recouverte de pierres sèches. Jusque-là… mais c’est en y pénétrant qu’on tombe en admiration devant ces pierres gravées avec une infinie délicatesse. Assurément, cette ile parmi les plus confidentielles vaut bien un voyage en Bretagne.

On pourrait poursuivre encore le voyage… mais souvenons-nous : les contours de cette merveilleuse terre celtique sont trop étendus pour qu’on imagine un instant vous la partager ici de manière exhaustive. N’est-il d’ailleurs pas jouissif qu’elle ne nous ait pas dévoilé tous ses charmes ? L’occasion d’y retourner, encore et encore. En vélo par le littoral, qui sait ? Quand le Voyage devient cheminement, plus encore que destination…

                                                                        ¤¤¤¤¤¤¤¤¤


Ultime coup de cœur dont Amélie n’aura pas fait l’expérience : les monts d’Arrée… une terre qui, avec ses roches affleurantes et ses rondeurs, donneraient pour un peu des airs d’Irlande à la Bretagne. Parsemées de landes, ces montagnes très anciennes forment une curiosité géologique de toute beauté, tout particulièrement dans la brume matinale. Alors, elles se font terreau pour les contes et les héros, tout particulièrement lorsque pour préserver la biodiversité du « Menez Are », elles accueillent la transhumance de centaines de brebis Scottish Black Faces. 

   ¤¤¤¤¤¤¤¤¤

À toutes les étoiles dans le Ciel
Aux bulles de savon de notre enfance
et à toutes les prochaines en partance vers le Ciel. 

Aux notes de musique qui s’égrènent aussi en direction du ciel,
comme celles d’Olivia qui accompagne, au-delà de mes rêves,
la musique des mots, la vibration des régions.

¤¤¤¤¤¤¤¤¤

"Heureux qui comme Ulysse"...

Et si ensemble, nous entreprenions en cette encore nouvelle année un beau et courageux Voyage qui mène ultimement aux frontières du profondément humain et de l'ultimement divin... en quête de Paix ?

Merveilleuse journée et doux printemps,
Laurence

Vous souhaitez recevoir la Lettre d’Amélie tous les 3es lundis de chaque mois ?

Inscrivez-vous ci-dessous !